mercredi 28 décembre 2016

La santé et l'environnement

Tout le monde souffrira des changements 
climatiques. Ceux qui vivent dans le monde 
industrialisé s’en tireront relativement 
bien : l’alimentation et d’autres produits 
deviendront plus chers ; les événements 
climatiques extrêmes comme les canicules 
et les inondations feront des victimes ; les 
maladies respiratoires et cardiovasculaires 
augmenteront ; les maladies infectieuses 
se multiplieront dans certaines régions ; 
le coût des assurances grimpera ; et les 
services liés aux infrastructures comme 
l’adduction d’eau et l’assainissement 
subiront des pres sions grandissantes. 
Mais tout ceci n’est rien comparé à ce 
que subira une bonne partie du monde 
en développement, dans les régions où 
les populations ont un accès limité aux 
services de santé.
Maladies et mortalité : La hausse des 
températures, de la pluviosité et du niveau 
des mers augmentera l’intensité et l’éten-
due géographique des maladies infectieuses 
ou liées à l’eau ou aux insectes, comme 
le choléra et le paludisme. Par exemple, 
on dénombre actuellement chaque année 
250 millions de cas de paludisme qui 
touchent principalement les enfants de 
l’Afrique sub-saharienne : ce chiffre pourrait 
doubler d’ici 2080. Les inondations et le 
réchauffement des eaux entraîneront la 
croissance des bactéries et la propagation 
du choléra. Les canicules, comme celle qui 
a fait 70 000 victimes en Europe en 2003, 
seront plus fréquentes. Et les glissements de 
terrain, inondations, violentes tempêtes et 
autres catastrophes naturelles imprévisibles 
feront de plus en plus de victimes.
Alimentation, eau et assainissement : En 
1995, le nombre de personnes atteintes 
par la faim et la malnutrition chronique 
– prin cipalement en Afrique sub-saharienne 
et en Asie du Sud – est tombé à 800 millions, 
son chiffre le plus bas. Depuis, la tendance 
est à nouveau à la hausse, et la barre des 
925 millions a été dépassée suite aux 
augmentations récentes des coûts de 
l’alimentation. Plus d’un cinquième des habitants du monde en développement
n’ont pas d’accès régulier à l’eau potable
et la moitié d’entre eux ne disposent
pas d’assainissement. Environ 1,5 milliard
de personnes vivent déjà dans des ré-
gions souffrant de stress hydrique. Les
changements climatiques aggraveront la
situation, et les sécheresses auront un fort
impact sur les cultures, la malnutrition et
les maladies. Quant aux inondations, elles
fragiliseront des infrastructures d’assai nis-
sement déjà insuffi santes et abîmeront des
terres arables. Dans le sud et dans le centre
de l’Afrique, en Europe et dans le bassin
méditerranéen, et dans le sud des USA, la
baisse des précipitations fera augmenter
le nombre de personnes touchées par
le stress hydrique, réduisant là encore
les rendements agricoles. La fonte des
glaciers commencera par inonder les
régions en aval, puis, une fois ces réserves
d’eau naturelles disparues, la sécheresse
s’installera. Par ailleurs, l’évolution des
mala dies des plantes et du bétail réduira
également la productivité agricole.
Les villes : Selon les prévisions, la
population urbaine des pays en dévelop-
pement devrait croître et passer de
2,3 milliards en 2005 à 4 milliards d’ici à
2030. Et au fur et à mesure que les villes
s’étendront – gonfl ées par les logements de
fortune de ceux qui auront fui un milieu
rural qui ne les nourrissait plus –, leur
vulnérabilité aux changements climatiques
augmentera. Les inondations et les glisse-
ments de terrain, l’eau contaminée, les
pénuries alimentaires et les maladies frap-
pent toujours plus durement les pauvres des
zones urbaines. Et comme nombre de ces
agglomérations en expansion sont situées
sur les côtes, elles risquent aussi d’être
confrontées à la hausse du niveau des
mers, qui est en moyenne de 4,2 millimètres
par an.

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