Tout le monde souffrira des changements
climatiques. Ceux qui vivent dans le monde
industrialisé s’en tireront relativement
bien : l’alimentation et d’autres produits
deviendront plus chers ; les événements
climatiques extrêmes comme les canicules
et les inondations feront des victimes ; les
maladies respiratoires et cardiovasculaires
augmenteront ; les maladies infectieuses
se multiplieront dans certaines régions ;
le coût des assurances grimpera ; et les
services liés aux infrastructures comme
l’adduction d’eau et l’assainissement
subiront des pres sions grandissantes.
Mais tout ceci n’est rien comparé à ce
que subira une bonne partie du monde
en développement, dans les régions où
les populations ont un accès limité aux
services de santé.
Maladies et mortalité : La hausse des
températures, de la pluviosité et du niveau
des mers augmentera l’intensité et l’éten-
due géographique des maladies infectieuses
ou liées à l’eau ou aux insectes, comme
le choléra et le paludisme. Par exemple,
on dénombre actuellement chaque année
250 millions de cas de paludisme qui
touchent principalement les enfants de
l’Afrique sub-saharienne : ce chiffre pourrait
doubler d’ici 2080. Les inondations et le
réchauffement des eaux entraîneront la
croissance des bactéries et la propagation
du choléra. Les canicules, comme celle qui
a fait 70 000 victimes en Europe en 2003,
seront plus fréquentes. Et les glissements de
terrain, inondations, violentes tempêtes et
autres catastrophes naturelles imprévisibles
feront de plus en plus de victimes.
Alimentation, eau et assainissement : En
1995, le nombre de personnes atteintes
par la faim et la malnutrition chronique
– prin cipalement en Afrique sub-saharienne
et en Asie du Sud – est tombé à 800 millions,
son chiffre le plus bas. Depuis, la tendance
est à nouveau à la hausse, et la barre des
925 millions a été dépassée suite aux
augmentations récentes des coûts de
l’alimentation. Plus d’un cinquième des habitants du monde en développement
n’ont pas d’accès régulier à l’eau potable
et la moitié d’entre eux ne disposent
pas d’assainissement. Environ 1,5 milliard
de personnes vivent déjà dans des ré-
gions souffrant de stress hydrique. Les
changements climatiques aggraveront la
situation, et les sécheresses auront un fort
impact sur les cultures, la malnutrition et
les maladies. Quant aux inondations, elles
fragiliseront des infrastructures d’assai nis-
sement déjà insuffi santes et abîmeront des
terres arables. Dans le sud et dans le centre
de l’Afrique, en Europe et dans le bassin
méditerranéen, et dans le sud des USA, la
baisse des précipitations fera augmenter
le nombre de personnes touchées par
le stress hydrique, réduisant là encore
les rendements agricoles. La fonte des
glaciers commencera par inonder les
régions en aval, puis, une fois ces réserves
d’eau naturelles disparues, la sécheresse
s’installera. Par ailleurs, l’évolution des
mala dies des plantes et du bétail réduira
également la productivité agricole.
Les villes : Selon les prévisions, la
population urbaine des pays en dévelop-
pement devrait croître et passer de
2,3 milliards en 2005 à 4 milliards d’ici à
2030. Et au fur et à mesure que les villes
s’étendront – gonfl ées par les logements de
fortune de ceux qui auront fui un milieu
rural qui ne les nourrissait plus –, leur
vulnérabilité aux changements climatiques
augmentera. Les inondations et les glisse-
ments de terrain, l’eau contaminée, les
pénuries alimentaires et les maladies frap-
pent toujours plus durement les pauvres des
zones urbaines. Et comme nombre de ces
agglomérations en expansion sont situées
sur les côtes, elles risquent aussi d’être
confrontées à la hausse du niveau des
mers, qui est en moyenne de 4,2 millimètres
par an.
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